DRESSAGE - Lea Descape

Ca y est, c’était le grand jour ! Le concours complet démarrait officiellement aujourd’hui. J’avais décidé de m’inscrire dans la catégorie Club 1, mais j’avais rencontré quelques difficultés quant au choix de mes montures. Après une grande et intense réflexion, et de nombreuses discussions, je m’étais décidée à prendre Goldfever pour l’épreuve de dressage.

J’arrivai le matin de l’épreuve de dressage aux écuries pour préparer ma monture. Cela faisait assez longtemps que je n’avais pas pionté et la tâche s’annonçait plutôt difficile. La club 1 n’était que l’après-midi, et j’avais donc toute la matinée pour le préparer. J’arrivai aux écuries en jean, avec mon seul matériel de pansage et un tabouret à la main, le reste des affaires serait sorti plus tard. Direction l’allée 3, ou l’allée la plus éloignée de la carrière de dressage et donc la plus calme en cette matinée de concours de dressage. Je m’arrêtai pour discuter avec quelques cavaliers, puis arrivai devant le box de Goldfever
Salut toi !
Je fis face à un magnifique hongre Oldenburg alezan. Imposant, non pas par la taille, mais plutôt par la musculature, je trouvai le hongre magnifique au premier coup d’œil. *Décidément, je n’ai peur de rien… Monter un cheval au pied levé comme ça, tu es un peu folle ma vieille !* Je posai mes affaires à côté du box et pris le cure pied. J’entrai dans le box et le bel alezan me renifla les mains.
Ah non mon beau, c’est pour après les friandises !
Les écuries étaient propres pour le concours et je n’avais pas spécialement envie de tout salir en curant les pieds de mon cheval. Je préférai donc lui curer vite fait dans le box avant de le faire plus précisément dehors. Je sortis ensuite du box, posai le cure pied et attrapai mon licol. Je le mis sur la tête de Goldfever et sortis le bel hongre de son box, pour l’attacher au milieu de l’écurie avec deux longes.
Ah oui en effet, t’es un beau gosse…
Je caressai le bel alezan et attrapai mon étrille américaine. Je frottai avec énergie l’ensemble du corps pour détacher les poils morts et les saletés. Je vis que Goldfever adorait que je lui frotte le garrot avec cette étrille et je lui fis donc plaisir en lui grattant pendant 5 bonnes minutes. Quoi de mieux qu’un cheval heureux ? J’attrapai ensuite mon bouchon suédois et en passai un bon coup pour retirer tout ce que j’avais décollé avec l’étrille. J’en profitai pour le passer également sur la tête de l’alezan. Goldfever regardait avec attention tout ce qui passait autour de lui mais restait très calme malgré tout ce qui se passait dans les écuries. Je pris ensuite mon bouchon normal pour lui décrasser les jambes. Je frottai intensément au niveau des genoux et des jarrets, qui étaient bien collés de saletés.
Voilàà !
Je lui fis une caresse et attrapai un peigne à crinière.
A nous deux tignasse !
La crinière de Goldfever n’avait décidément pas été faite depuis longtemps. Je commençai en la démêlant. Quelques crins partirent rien qu’en passant un coup de peigne. Il fallait désormais désépaissir et raccourcir. J’attrapai une mèche de crins et passai le peigne à rebrousse crin, afin de garder les crins les plus longs. Je les entourai alors autour du peigne et tirai d’un coup sec pour arracher la mèche. Je fis de même sur tout le long de la crinière et au final, celle-ci avait atteint la longueur que je désirais (une main) et n’étais plus trop épaisse. Je pris ensuite ma paire de ciseaux et coupa les pointes qui dépassaient.
Tu ressembles plus à quelque chose comme ça ! Au tour des pions !
Je sortis ma boîte d’élastiques noirs et l’ouvris. J’en mis une poignée dans ma poche et approchai le tabouret de Goldfever. Je montai dessus et commençai le travail long et fastidieux qu’est le piontage. Je pris une petite mèche de crins que je nouai en une tresse bien serrée. Je la terminai par 2 élastiques, pour être sûre que ça tienne. Je passai ensuite à la deuxième tresse, et ainsi de suite. Au final, la crinière de Goldfever s’était transformée en 17 petites tresses bien serrées.
C’est maintenant qu’on rigole…
Je revins à la première tresse, que je transformai en pion.
Mouai bon c’est pas magnifique hein…
Je retirai l’élastique que j’avais mis et recommençai. Cette fois, ça ressemblai plus à un vrai pion. Je mis un deuxième élastique pour être sûre que ça tienne bien. J’attaquai ensuite le deuxième pion. Ca y est, je commençai à retrouver le pli. Bien lancée, je continuai et fis toute la crinière plus rapidement que ce que je n’aurais pensé. Je descendis de mon tabouret et contemplai l’Oldenbourg.
Superbe !
Il avait vraiment fière allure. Une vraie bête de concours ! Mais là, horreur : de la paille dans la queue ! J’attrapai mon démêlant lustrant et en pschittai dans la queue de l’alezan. Il serra fort les fesses mais resta calme. Je le caressai et pris ma brosse. Je démêlai la queue avec attention puis l’égalisai avec mes ciseaux.
C’est presque parfait ! Il ne reste que les sabots à graisser, mais on le fera avant de partir faire l’épreuve !
Je le caressai et le rentrai au box.
Allez, à tout à l’heure loulou !
Je m’éloignai du box et allai profiter de l’ambiance de la compétition, notamment pour aller voir mes copines passer !

Nous n’étions maintenant plus qu’à une heure et demie de mon horaire de passage ! J’allai à la voiture chercher tout mon matériel et amenai tout à proximité du box.
Allez Gold, on va y aller !
Je le ressortis du box après lui avoir curé les pieds et le rattachai dans l’écurie. Je commençai par lui graisser les pieds soigneusement avec de la graisse noire. Je vérifiai ensuite l’état des pions qui, fort heureusement pour moi, sont restés en place. Je lui repassai un coup de bouchon suédois sur l’ensemble du corps pour retirer la poussière, ainsi qu’un coup de chiffon sec.
Tu es sublime !
Je le caressai puis attrapai mon joli tapis blanc. Je rajoutai un amortisseur en moumoutte noir dessus. Je posai ensuite ma jolie selle tout juste graissée sur son dos et dégarottai avec attention. Inutile de le péter ! Je sanglai ensuite puis le regardai.
J’espère que tu seras au top aujourd’hui !
Avant de lui mettre la bride, je retirai mon jean, qui cachait mon pantalon blanc ! J’enfilai mes bottes, cirées la veille, puis retirai mon pull d’écurie pour dévoiler mon polo de concours. Avec cette chaleur, la veste serait du suicide… Je mis également une paire de petits éperons. Cravache interdite, donc pas d’autre choix ! Je mis ma bombe sur ma tête et préparai une paire de gants. J’attrapai ensuite ma bride et la réglai à l’œil pour qu’elle aille à Goldfever. Je retirai le licol et lui mis la bride sur la tête, que je m’empressai de régler pour éviter de le blesser.
Pour la gourmette, on la serrera une fois que tu seras un peu détendu…
Je le caressai et retirai le licol. Un coup d’œil à ma montre et je vis qu’il me restait 45 minutes avant mon passage. Parfait.
Et bien, je crois qu’il est l’heure d’y aller !
Je ressanglai et me hissai sur le dos de l’Oldenbourg. Direction la détente !

En route pour la carrière de dressage, je laissai Goldfever marcher tranquillement et je repensai à ma reprise de dressage. J’avais tous les éléments en tête et j’étais plutôt confiante. La reprise n’était pas des plus difficiles, et j’espérais passer un bon moment sur le carré !

J’arrivai à l’entrée de la détente.
Bonjour ! Léa Descape sur Goldfever pour la club 1 !
Le commissaire de paddock jeta un coup d’œil à sa montre et m’autorisa à rentrer pour l’échauffement. J’avais désormais 40 minutes pour préparer mon cheval à l’épreuve. Comme le chemin jusqu’à la carrière avait été un peu long, je considérai qu’il était échauffé au pas. Je commençai donc à remonter sur mes rênes de filet, en gardant mes rênes de bride lâches, pour le décontracter. Je le mis sur un petit huit de chiffre, en faisant bien attention de ne gêner personne dans la carrière, et lui fis alterner incurvation et contre incurvation. Goldfever réagissait au quart de tour à mes demandes, et j’avais plutôt intérêt à être précise et à faire doucement si je voulais éviter la catastrophe. Je travaillai l’Oldenbourg dans un esprit de décontraction et de concentration, et cherchai à avoir un cheval le plus haut possible. Le bel alezan ne se préoccupait pas tant que ça de ce qui se passait autour de lui. Je le sentais juste un peu nerveux lorsque d’autres chevaux approchaient trop près de ses fesses. Une fois que je le sentis bien dans son pas, je lui demandai de passer au trot. Je commençai la détente au trot enlevé pour lui éviter un mal de dos, et je restai pour le moment tendue sur mes rênes de filet uniquement. On verra la bride une fois qu’il sera totalement échauffé. Je le travaillai sur la piste cette fois, de manière à ne pas déranger les autres cavaliers qui se préparaient. Très réactif, et très actif tout court, Goldfever avait bien cédé et commençait à bien machouiller son mors. Cependant, je ne le trouvai pas encore très fixe et il n’était pas assez haut. Je remis plus de tension dans mes rênes et, tout en jouant dans mes doigts, je lui demandai de pousser un peu plus sur son arrière main. Il se mit alors dans une meilleure attitude et j’alternai alors les changements de mains et les transitions. Dans chacune d’entre elles, qu’elle soit montante ou descendante, je cherchai à garder mon cheval fermé et fixe. Pour le moment, ce n’était pas vraiment ça, mais j’espérais qu’avec les rênes de bride cela s’arrangerait. Je le passai ensuite au pas et demandai le départ au galop. Très démonstratif et peu content du coup d’éperon (un peu fort et exagéré, certes), Goldfever fit un démarrage en trombe en lançant ses postérieurs en l’air.
Bon heu on va se calmer ?
Je le mis sur un cercle et le travaillai assez longuement pour qu’il se cale. Aucun problème de réactivité avec lui ! Une fois bien aux ordres sur son cercle, je lui fis reprendre la piste. Je pris ensuite une diagonale et demandai le changement de pied en son milieu. Dans le genre démonstratif, Goldfever en tenait une couche : il ne put s’empêcher de jeter les postérieurs en l’air pendant qu’il changeait. Je le remis vite en ordre en continuai le travail au galop sur la piste. Je le repassai ensuite au pas de manière franche puis relâchai mes rênes.
On attaque les choses sérieuses ?

Je l’arrêtai sur le côté de la carrière et descendis. Je réglai la gourmette de manière à ce que l’angle fait par les branches du mors de bride ne soit pas trop important : le port de tête de l’alezan était plutôt très bon, et je ne voulais qu’avoir une action de soutien via la bride. Je remontai alors sur son dos et rallongeai mes étriers. Ben oui, c’est du vrai dressage qu’on fait aujourd’hui ! J’ajustai mes rênes à l’arrêt : rênes de filet sous le petit doigt, et rênes de bride entre l’annulaire et le petit doigt. La prise en main fut plutôt rapide et je pus donc le lancer au pas rapidement. Au programme du travail au pas : épaules en dedans et allongement à la suite. Je lui demandai donc de me faire une épaule en dedans sur une longueur de carrière entière. Il s’énerva un peu au début en sentant mes jambes se décaler mais il démarra vite le mouvement. Je réussi à le garder fermé tout au long du déplacement, avec une vitesse assez constante. A l’issue de la longueur, je lui demandai d’allonger fort le pas. Ayant bien engagé ses postérieurs lors de l’épaule en dedans, il n’eût aucunes difficultés à allonger. Je m’efforçai de laisser mes rênes filer pour qu’il prenne de l’amplitude, puis remontai sur mes rênes le plus rapidement possible (exercice le plus difficile de la reprise selon moi…) et le remis dans un pas de travail.
Nickel, tu fais ça sur la piste et on les enfume tous !
Je le caressai et partis au trot. Cette fois, il fallait se mettre assis. Je changeai de main dans une diagonale et, arrivée en son bout, je redemandai le pas. Je fis alors le même exercice que précédemment : épaule en dedans sur toute la longueur suivie d’un allongement. Nickel. Je le caressai fort et le mis au trot. J’avais la direction et l’accélérateur/frein, mais je voulais vérifier les déplacements latéraux. Je sortis alors de la piste en début de longueur en lui demandant un simple déplacement latéral, avec les épaules plus en avant que les hanches, puis arrivée au milieu de la carrière, je le remis droit pour quelques foulées avant de rejoindre la piste par un déplacement dans l’autre sens.
Super ça, j’arrive vraiment à te mobiliser de partout !
Je le fis transitionner à l’arrêt (accessoirement important, vu qu’on commence et termine la reprise ainsi !) et le lui fis garder pendant quelques secondes, sans qu’il s’ouvre. Petite pression de mollet pour qu’il reparte au pas, et je lui demandai le départ au galop. J’eus du mal à le garder fermé pendant le départ, mais je réussis à le faire revenir dans une bonne attitude 2-3 foules après. Je pris alors une diagonale et arrivée au milieu, je lui demandai de rejoindre la piste sans changer de pied par une ligne courbe. Je le poussai très fort à l’intérieur, ce qui ne lui plut pas vraiment.
Tant pis c’est comme ça !
A l’arrivée de la ligne courbe, je lui demandai d’allonger sur quelques foulées et de revenir vite dans un galop de travail.

Je le repassai ensuite au trot, et au pas. Je lâchai les rênes et le laissai souffler le temps de regarder l’heure. Timing parfait : j’entrais en piste dans 2 minutes. Je continuai à le faire marcher activement rênes longues jusqu’à ce qu’on m’appelle. Le commissaire du paddock m’envoya alors dans la carrière de dressage, face aux juges.
Allez Goldfever, c’est pas l’heure de flancher !

J’arrivai à l’entrée de la carrière de dressage et arrêtai Goldfever en attendant que la cavalière d’avant moi ait terminé.
Bonjour, Léa Descape et Goldfever !
J’ajustai mes rênes et on me fit entrer. *Ca y est, c’est parti !*
Je mis l’alezan au trot et allai en direction de la lettre A. On y était, c’était le moment de sortir le grand jeu !
J’entrai en A dans la carrière, dans un trot de travail. Je fixai le fond de la carrière et j’essayai d’être le plus symétrique possible pour que Goldfever reste droit. Je pris comme repère les lettres E et B et arrêtai mon cheval pile entre les deux. Je pris mes rênes dans la main gauche et saluai le jury de la main droite, en faisant un signe de la tête en direction du jury.
Je repris mes rênes, les ajustai et demandai le départ au trot. Goldfever partit un peu vite et je le recalai vite dans une allure plus modéré. Je rejoignis la piste en C et fis prendre la piste à main droite. Je fis en sorte de garder l’Oldenbourg dans la même attitude et dans la même allure.
Arrivée en R, j’ouvris ma main à droite et laissai mon cheval sortir de la piste. J’allai jusqu’à la ligne du milieu en le gardant bien incurvé, et retournai sur la piste en direction de R. J’arrivai légèrement avant la lettre. *Bon ben ça c’est loupé…
Je restai sur la piste jusqu’à la lettre P, où je fis un demi-cercle. J’arrivai sur la ligne du milieu, en L donc bien au niveau de P. Je le gardai droit jusqu’au centre de la carrière, puis décalai ma jambe droite pour qu’il chasse ses hanches, tout en ouvrant ma main gauche vers la piste. Je regardai fixement la lettre H, et gardai le mouvement en avant de Goldfever avec ma jambe gauche. Je fis attention de ne pas trop gratter avec les éperons pour éviter qu’il s’énerve et il fit un mouvement plutôt bien. Arrivés en H, je le remis droit.
Je gardai le trot jusqu’en M, où je pris la diagonale vers K. Je poussai le cheval avec mon bassin, en avançant un peu mes mains pour l’encourager à développer le trot. En K je me redressai fort et le repris fort, sans oublier de garder mes jambes pour qu’il ne repasse pas à l’allure inférieure.
Je le gardai dans un trot de travail assez décontracté jusqu’en P, où je lui fis faire un cercle de 10m de diamètre. Comme précédemment, je rejoignis la piste un peu en avant de P. *Loupé bis !*
Je le remis droit jusqu’en R, où je rejoignis le centre de la carrière par un demi-cercle. Je le gardai ensuite droit jusqu’en X, puis je décalai ma jambe gauche et écartai ma main droite vers l’intérieur. Goldfever commença par accélérer le trot et je le repris fort en le forçant à partir en déplacement latéral. Ayant un peu trop forcé sur la demande, il s’énerva fort en commençant à piétiner sur place. Je me relâchai dans mes mains et dans mon haut du corps et il finit par se calmer et par faire un joli déplacement latéral. Mais avec le retard que j’avais pris pour qu’il fasse le déplacement, je rejoignis la piste entre A et K, et non en K. *Oh la la, la cata…* Je le remis droit sur la piste et le fit passer au pas en A.
Je le gardai au pas, en cherchant à l’avoir dans une bonne attitude. Il fallait bien que je rattrape la catastrophe que je venais de faire. En F, je lui fis faire un petit cercle. Bien tendu, bien incurvé, Goldfever était un peu chaud quand même. De retour en F, je lui demandai une épaule en dedans. Goldfevers fis quasiment une épaule en dedans parfaite. *Ah ça c’est top !*
Arrivés en P, je gardai la direction de la lettre que j’avais en face de moi : la S. Je lui lâchai un peu la bride et le fis allonger le pas. Je fis attention à ce qu’il ne passe pas dans la l’allure supérieure. Un peu avant S, je le repris fort pour qu’il fasse une transition digne de ce nom au pas moyen.
En S, je lui fis faire un petit cercle. De retour en S, épaule en dedans : encore un très bel exemple de ce que savais faire Goldfever. En H, je le remis droit et ne le laissai pas allonger.
Avant C, je plaçai mes aides du départ au galop et, en C, je lui demandai le départ. Goldfever explosa en l’air avec un bon coup de cul. *Ooups, j’ai demandé un peu trop fort je crois…*
Je le remis en ordre avant M, où je lui fis faire un cercle dépassant légèrement la ligne du milieu.
De retour en M, je pris la direction d’une diagonale. En X, je gardai mes aides du galop à droite et lui demandai de retourner sur la piste en F. L’alezan fut appliqué sur cette figure et fut exemplaire.
Je le gardai dans une attitude correcte jusqu’en K, où je lui fis prendre la diagonale. Un peu désordonnée dans ma demande, Goldfever ne compris pas qu’il fallait repasser au trot avant de changer de pied, et il fit le changement de pied ferme. Mais au moins, il ne péta pas en l’air et fut relativement calme. *Ouch !*
Je le gardai dans une bonne attitude entre M et H, et en H je lui fis prendre un début de diagonale. En X, je gardai mes aides bien en place et retournai sur la piste par une ligne courbe. Il précipita un peu le galop à la fin, mais resta bien sur le bon pied.
Je le gardai dans un galop bien tendu jusqu’en F, où je pris la diagonale jusque S. Je lui fis développer son galop, et gardai mes aides en place pour qu’il ne change pas de pied. Loupé, en S il changea spontanément. *Punaise, Gold…*
Tant pis, je restai concentrée et lui demandai une transition au trot en H.
Je le gardai dans un trot constant et dans une bonne attitude jusqu’en R, où je lui fis rejoindre la ligne du milieu par un demi-cercle. Une fois en I, je le remis droit en direction de C. En G, je l’arrêtai. Goldfever resta bien tendu jusqu’au bout. Je saluai le jury et lâchai mes rênes. Je caressai mon bel alezan et sortis la carrière.
Ca aurait pu être pire hein !
Je le caressai et allai en direction des sous-bois pour le faire marcher.

Après notre reprise de dressage, je décidai d’aller faire marcher Goldfever dans les sous-bois, au calme. Avant d’y aller, je l’arrêtai et descendis pour relâcher la gourmette de la bride. J’en profitai pour lui faire une grosse caresse et pour récupérer mon téléphone, que j’avais confié à une amie cavalière.
Tu as bien bossé mon loulou ! C’était pas parfait mais bon, on se connaissait pas trop…
Je remontai sur son dos et le mis au pas. Je pris le premier chemin dans les bois et le laissai gérer. On m’avait dit qu’il se tenait vraiment très bien en extérieur, et j’en profitai donc pour appeler une amie.
Salut ma poule !
Hey ! Alors alors alors ???
Ben écoute ça aurait pu être pire hein !
Ah mince… Tu es où là ?
A cheval ! Je le fait marcher rênes longues pour qu’il récupère et comme il est cool j’en ai profité pour t’appeler !
Allez, raconte !
Ce cheval est vraiment top ! Juste un peu trop réactif… Genre tu le titilles trop à l’éperon et il te mets un bon coup de cul pour te montrer qu’il aime pas trop !
Ah oui ça devait être sympa !
Ben ouai… Du coup j’ai loupé le départ au galop à la suite de l’épaule en dedans, Monsieur a lancé fort les postérieurs donc ça le fait pas trop devant les juges…
J’arrivai à un embranchement et emmenai Goldfever sur le chemin de gauche.
Après j’ai aussi loupé les cercles de 10m, c’était plutôt des patates en fait !
Ah toi et les cercles, ça n’a jamais fait bon ménage !
Et ça se confirme encore ! J’ai aussi raté le changement de pied : il fallait repasser au trot avant de changer et bah… Le trot a été tellement vite que les juges ne l’ont pas vu !
Mais il a changé de pied ?
Ah ça oui, nickel !
Dommage ! Mais sinon tu as fait des bonnes choses quand même ?
Mes allongements étaient plutôt corrects, épaules en dedans vraiment bien par contre ! Pis au niveau soumission je pense que la note sera plutôt bonne, il a toujours été dans une bonne attitude.
Tu lui avais mis quoi ?
Bride ! Et je ne regrette pas ! C’est vraiment un très bon cheval de dressage, avec encore un peu de travail il ferait des étincelles !
Et ben, pour un cheval que tu ne connaissais pas !
T’as vu ça ? On essayera de faire la même la semaine prochaine avec Siou sur le cross !
Tu le connais celui là ?
Heu ben non !
T’es une ouf quand même !
Oui je sais ! Au fait tu seras là pour le saut d’obstacles ?
Ouaip tu me redis quand je dois venir !
Pas de soucis ma poule ! Allez je vais te laisser, je dois quand même m’occuper de mon champion !
Oh ben oui, il l’a mérité quand même !
Je te rappelle dans la semaine poulette, gros bisous !
Tchouss cocotte !
Je raccrochai mon téléphone et le rangeai dans la poche de mon pantalon. Nous arrivâmes alors à un petit ruisseau.
On va aller y faire un tour mon loulou !
Je le mis face à l’eau et le laissai renifler. Il entra sans aucune hésitation et commença par se désaltérer. Puis il tapa du pied dans l’eau.
Ben dis donc ça a l’air de bien t’amuser !
Goldfever continua de plus belle. Je le remis en avant d’un bon coup de jambe.
On va peut-être éviter de rendre le pantalon blanc transparent hein ?
Je le caressai et le fis ressortir du ruisseau. Nous prîmes alors le chemin du retour, toujours dans un pas calme et tranquille.
Tu es vraiment agréable loulou…
Plus nous nous approchions du centre équestre, et moins c’était calme. Il y avait décidément beaucoup d’animation avec ce concours ! Mais c’était vraiment une très bonne initiative de la part de la directrice !
Et voilà on est arrivés ! A la douche maintenant !
Je retournai en direction de l’allée 3, toujours sur le dos de l’alezan. Je descendis et le dessellai.

Goldfever avait bien récupéré de la reprise et respirait normalement. Je retirai la selle et la bride, et remis le licol autour de sa tête.
N’empêche que je suis gavé bonne, les pions ont bien tenu !
Je m’attelai à la longue tâche de retirer les 17 pions. Finalement, ce fut assez rapide et je mis tous les élastiques à la poubelle.
Bouh t’es tout frisé !
J’attrapai mon cure pied et mon pot de graisse et lui fis les pieds avec précaution : je les nettoyai puis passai un coup de graisse sur la fourchette et la sole, ainsi que sur l’extérieur.
Allez, direction la douche !
Je détachai la longe de l’anneau d’attache et emmenai Goldfever en direction de la douche. Comme en tout jour de concours qui se respecte, il y avait la queue.
Allez, reste calme le temps que les gens s’en aillent !
Je le laissai brouter les quelques touffes d’herbe qui trainaient et discutai avec les autres cavaliers qui attendaient la douche.
Ah, ça y est c’est à nous !
Je l’emmenai dans la douche et l’attachai. J’ouvris la vanne de la douche et de l’eau sortit du tuyau. Il faisait bien chaud et je pouvais donc le doucher intégralement. Je commençai par lui masser les membres –assez rapidement tout de même, pour ne pas trop gêner les autres- puis remontai le long du corps : je mouillai la selle et l’encolure, sans oublier le poitrail. Goldfever avait déjà bien séché, et je n’avais donc pas besoin de mouiller inutilement la croupe. Il était très sage mais surveillait avec attention les mouvements du tuyau. Une fois que j’eus terminé de le doucher, je l’emmenai brouter tranquillement dans un coin d’herbe. Très content, il avalait l’herbe goulument. Je le laissai sécher puis je le ramenai au box. Je l’attachai et lui fis un pansage complet : étrille américaine pour décoller les poils, puis bouchon suédois pour retirer les poussières. Je passai également un coup de brosse dans la crinière, mais elle restait bien frisée.
Bon ben je crois que je vais t’appeler frisette maintenant !
Je lui fis une grosse caresse et le rentrai dans son box. Je partis en direction de la grange et lui préparai un mash. Une fois la mixture prête, je la lui ramenai.
Tiens, tu l’as mérité !
Goldfever avalai le mash en vitesse.
Tu devrais le manger encore plus vite… Gourmand va !
Je repris le seau et allai le laver avant de le remettre à sa place, puis je retournai auprès du box de Goldfever, où un bordel sans nom s’amassait.
Bon… Il faut ranger maintenant !
Je réunis mes affaires plus rapidement que ce que je pensais, puis je donnai 2 grosses carottes à l’alezan.
Merci loulou, c’était bien quand même !
Je pris mes affaires et les ramenai à la voiture. La compétition n’était pas encore finie, et je décidai d’aller suivre les derniers passages. De toute façon, il fallait attendre les résultats… La pression montait, et j’étais plus stressée qu’avant mon passage. Il n’y avait plus qu’à être patient.